Comme vous le savez, les marques labellisées Cosmébio travaillent dur pour vous offrir des cosmétiques respectueux de votre peau mais aussi de l’environnement. Alors que nous mettons une énergie folle à trouver des formules avec des ingrédients de qualité et les plus durables possible, nous avons décidé de mettre l’accent sur la fin de vie de vos emballages cosmétiques. Parce qu’après tout, la vie de votre produit ne s’arrête pas à l’utilisation.
Tandis que de nombreuses marques vous proposent d’ores et déjà des solutions telles que le vrac, les recharges, les contenants recyclables, nous avons eu l’ambition de travailler sur le réemploi avec le projet Cosm’N’pack!
Cosm’N’pack c’est un projet qui vise à tester le réemploi des contenants en cosmétique, c’est à dire récupérer des contenants vides pour leur donner une seconde vie en les lavant et en les re-remplissant.
Dans le cadre du projet une vraie question est entrée en ligne de compte : Est-ce que la consigne pour réemploi est une idée écologiquement viable ?
Cet article vous présentera la réponse à cette question en vous présentant notre outil d’évaluation (ACV) ainsi que les résultats de notre étude !
L’ACV, l’outil pour mesurer les impacts environnementaux d’un produit
Qu’est-ce qu’une ACV ?
L’Analyse de cycle de vie, plus communément appelée « ACV », est un outil d’évaluation quantitatif des différents impacts environnementaux d’un produit ou d’un système. Elle est définie par les normes internationales ISO 14040 et ISO 14044. Pour effectuer les différents calculs aboutissant aux résultats, une étude des flux entrants et sortants est effectuée.
Les flux entrants concernent les ressources nécessaires à l’élaboration du produit ou service considéré. Ex : Eau, énergie, matériaux…
Les flux sortants quant à eux peuvent être de différentes natures : Produit et/ou co-produits, émissions, effluents…
Dans une ACV, Le but est bien d’observer ces différents flux sur l’entièreté du cycle de vie du produit/système.
Mais qu’en est-il de ce « cycle de vie », dont on entend beaucoup parler dans l’ACV :
- Extraction : comment les ressources sont extraites ?
- Production : Transformation des ressources
- Distribution : Logistique et transport
- Usage : Utilisation du produit par le consommateur
- Fin de vie : Déchet, Tri, valorisation du déchet…
Le Saviez-vous💡
Les ACV sont couramment utilisées pour comparer différents usages. Par exemple, c’est grâce à une ACV de l’Agence Danoise de la Protection de l’Environnement que l’on a pu estimer qu’un tote bag devait en moyenne être réutilisé 7000 fois pour compenser toutes les conséquences environnementales liées à sa fabrication.
Pourquoi utiliser l’ACV pour mesurer les impacts environnementaux dans le cadre du réemploi d’un contenant cosmétique ?
Plusieurs scénarios peuvent mener à l’élaboration d’une ACV, nous vous en révélons quelques-uns ci-dessous :
- L’étude des différents impacts environnementaux d’un produit afin de découvrir les plus grosses sources d’impacts et de limiter son impact sur l’environnement
En effet, imaginez, vous formulez une crème à la rose, et vous vous rendez compte que les étapes de transport des matières premières sont les plus impactantes. Vous allez chercher à réduire ce volet d’émissions et donc à modifier les étapes de transport : diminution de la distance avec une origine plus proche ? Choix d’un transport moins polluant ? Chaque organisation peut établir un plan d’actions en prenant en compte ses propres enjeux.
- L’étude comparative de différents produits
Cela sert donc à mesurer si une crème A a un plus fort impact sur l’environnement qu’une crème B. En effet, vous pouvez au sein d’une entreprise, avoir des produits très différents, avec des ingrédients, des process de fabrication, des emballages (…) différents. Et comment faire le tri entre les produits à garder et les produits à reformuler ? En étudiant notamment les résultats de l’ACV sur les différentes classes d’impacts d’intérêt : eau utilisée, énergie dépensée, déchets rejetés ou valorisés…
Cosm'N’pack et l’ACV
Revenons au début de notre projet et à notre question centrale. Est-ce que la consigne en cosmétique est une bonne idée ? Pour répondre, vous l’aurez compris, nous nous lançons dans la réalisation d’une ACV.
En pratique, quelles ont été les hypothèses retenues et les réponses attendues sur la consigne en cosmétique ?
Pour effectuer une ACV il faut se demander quelles sont les questions auxquelles nous devons répondre.
Dans notre cas, par exemple, est-ce qu’un shampoing labellisé Cosmébio, réemployé plusieurs fois puis recyclé, est écologiquement plus intéressant qu’un shampoing mis dès la première utilisation dans la poubelle de tri (recyclage) ?
Quelle est la différence d’impacts environnementaux entre un shampoing recyclé ou consigné dans un flacon en verre, plastique (PET) ou aluminium ?
Afin de pouvoir répondre à toutes nos questions, nous avons dû émettre des hypothèses, qui semblaient les plus réalistes possibles.
Par exemple, quand les contenants vides d'un cosmétique sont récupérés en magasin, quel type de camion effectue la collecte ? S’il s’agit d’un 25 tonnes la réponse sera différente que s’il s’agit d’un petit fourgon. Nous avons dû choisir des types de transports différents en fonction des étapes du cycle de vie des produits.
Aussi, quelle quantité d’eau est utilisée par notre partenaire laveur ? Des estimations ont été effectuées par Ma Bouteille S’appelle Reviens afin de prendre en compte tous les aspects liés au lavage.
Afin de compiler toutes les hypothèses, scénarios et résultats, un rendu d’une centaine de pages a été effectué par notre prestataire (Panabee, Inovertis). Nous pouvons dorénavant nous appuyer sur ce document pour vous livrer une partie des résultats.
Alors ? La consigne en cosmétique est-elle plus favorable pour limiter son impact sur l’environnement ?
C’est un grand “OUI” ! 🎉💦
Les différents scénarios étudiés étaient : verre recyclé VS consigné, PET recyclé VS consigné et aluminium recyclé VS inox réemployé. Quelque soit le matériau considéré, le scénario de réemploi des emballages est TOUJOURS le plus durable et le moins polluant (voir schémas ci-dessous).
Aussi, la consigne reste plus favorable, quand bien même le centre de lavage est très éloigné du point de collecte des emballages
🚛 👉 Distance parcourue entre le point de collecte et le site de remplissage à partir de laquelle les scénarios de réemploi génèrent plus d’impacts :
- 1720 km pour le PET
- 1661 km pour le verre
- 1550 km pour l’aluminium
Parcourez en quelques minutes les principaux résultats de notre ACV en visionnant notre Eco-profil 👉
Le projet Cosm'N'pack vous intéresse et vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !
Noémie : noemie.mathis@cosmebio.org
Magali : magali.barbier@cosmebio.org
Giulia : giulia.ottavi@cosmebio.org
Sources :
-
https://www.linfodurable.fr/conso/pourquoi-le-tote-bag-nest-pas-ecolo-23855
- https://youmatter.world/fr/definition/definition-analyse-cycle-vie-acv-exemple/
Ce projet est soutenu par :
Ce travail a bénéficié d'une aide de l’Etat gérée par la Caisse des dépôts et des consignations au titre du Programme Investissements d’Avenir.