À l'automne 2018, le groupe L’Oréal lancera une nouvelle marque bio appelée La Provençale bio. Cette marque sera entièrement labellisée Cosmébio sur la base du cahier des charges COSMOS. Parce que cette labellisation d’un grand groupe industriel pourrait questionner certains d’entre vous, nous vous expliquons dans cet article notre parti pris sur le sujet, ainsi que notre démarche globale sur la cosmétique bio.
Labelliser pour démocratiser les cosmétiques bio
De multiples profils de consommateurs
Depuis sa création, la mission de Cosmébio est de faire connaître les bienfaits des cosmétiques bio au plus grand nombre, et de faire en sorte que chaque consommateur puisse y accéder, quel que soit son profil. Chaque jour, nous travaillons pour gommer les préjugés selon lesquels les cosmétiques bio sont chers et réservés à une élite avec de fortes convictions environnementales et sociétales. Car en 16 ans d’existence, nous avons rencontré une multitude de consommateurs, aux profils très variés. Leurs motivations quant à l’achat de cosmétiques bio sont parfois diamétralement opposées.
C’est pour cette raison que nous acceptons les demandes de labellisation des grands groupes si elles se présentent. Car nous y voyons un moyen d’augmenter la place des produits à la composition propre parmi toutes les références hygiène-beauté disponibles, notamment en réseau GMS où l’offre conventionnelle est largement majoritaire. Pour que l’alternative d’aujourd’hui devienne le standard de demain.
Un refus de labellisation qui pourrait être contre-productif
Chez Cosmébio, nous pensons qu’il est préférable d’encourager toute initiative qui vise à proposer davantage de produits à la composition propre. Car si les consommateurs se tournent au fur et à mesure vers cette nouvelle offre, cela diminuera petit à petit la raison d’être des gammes conventionnelles historiques. Après tout, si l’on souhaite que les grands groupes réduisent leur offre conventionnelle, jusqu’à la supprimer, ne faut-il pas leur montrer que le naturel et le bio certifiés est leur avenir ?
Boycotter les grands groupes sous prétexte qu’ils ne sont pas bio par nature peut même aller à l’encontre du changement que veulent tous les labels cosmétiques bio, malgré leurs différences. Parce que s’ils ont le sentiment que le bio n’est pas porteur, ils continueront de faire ce qu’ils ont toujours fait.
Cette logique est la même que pour la labellisation vegan des grandes marques agro-alimentaires proposant en parallèle des produits d’origine animale. Si l’on veut abolir la consommation d’animaux, il faut faire évoluer ceux dont c’est le cœur de métier.
Cosmébio : une approche objective porteuse de valeurs fortes
Un cahier des charges international pour fixer des règles exigeantes
Pour être labellisé Cosmébio, un produit doit être conforme à notre cahier des charges. Ce cahier des charges concerne la composition, mais aussi les emballages ou encore les modes de fabrication. Ce cahier des charges est consultable gratuitement par tous sur la page du label.
La conformité des produits au cahier des charges est contrôlée par un certificateur indépendant (Bureau Veritas, Cosmécert ou Ecocert) qui se rend dans l’entreprise et vérifie tous les points. Un certificat est remis à l’entreprise si aucune non-conformité n’est constatée. Ce certificat a une durée de validité limitée, ce qui implique la réalisation de nouveaux contrôles à échéance régulière.
Des engagements éthiques mesurables
Les marques désireuses de faire labelliser leurs produits doivent également attester d’engagements éthiques en accord avec la Charte Cosmébio. Au moment de leur adhésion, elles nous indiquent via un Questionnaire Éthique quelles actions elles réalisent en matière de développement durable : commerce équitable, protection de la biodiversité… Et nous pouvons dire que l’engagement éthique n’est pas fonction de la taille de l’entreprise.
Nous trouvons donc utopique (et même mensonger) d’affirmer que les petites entreprises sont plus éthiques que les grandes, qu’elles seraient uniquement motivées par l’amour du produit contrairement aux grandes qui ne seraient portées que par l’envie de gagner de l’argent.
Par ailleurs, être un grand groupe industriel n’implique pas qu’il n’y ait pas de salariés engagés dans les effectifs pour orienter l’entreprise dans une meilleure direction.
En conclusion, nous avons fait le choix d’une approche objective et inclusive, dans laquelle toute marque qui respecte strictement les critères exigeants de notre label est la bienvenue. D’autres labels et mentions préfèrent travailler avec une approche subjective, basée sur des avis personnels. C'est leur choix.
En tout cas, notre association est un collectif divers auquel chacun apporte sa contribution, et qui soutient chaque année plus de 380 entreprises dans leur développement, dont la majorité compte moins de 10 salariés.
Pour aller plus loin :